Une annonce délicate

Aldran cherchait Manon depuis déjà une vingtaine de minutes quand il décida d'aller voir du côté des cuisines.

Il l'y trouva entrain de grignoter une miche de pain, elle venait certainement de terminer la tournée des chambres et prenais une petite pause avant de s'attaquer au ménage.

Elle lui tournait le dos, et ne l'avait visiblement pas entendu entrer.
Aldran se glissa derrière elle, à pas de loup, et lui déposa un rapide baiser dans le cou.

La domestique fit un bond, mais son expression effrayée disparue presque aussitôt lorsqu'elle reconnu son amour. En fait, la frayeur laissa rapidement place à la fausse contrariété.

Elle se retourna et fit semblant de bouder.

Aldran s'approcha d'elle et entoura ses épaules de ses bras musclés.

Allons ma chérie, ne ais pas la tête, du moins, pas tout de suite.
J'ai quelque chose à t'annoncer...

Manon lui tournait le dos, l'air boudeur. A vrai dire, elle luttait contre les larmes qui menacaient de l'envahir.
Elle faisait le menage des escaliers ce matin, lorsqu'elle avait vu Son amoureux monter aux étages et frapper chez le voyageur italien. Comme il avait l'air préoccupé, elle n'avait pas osé l'intercepter, et s'etait cachée dans un recoin des escaliers.

Et bien sur, en jeune fille curieuse, elle avait tout entendu....

Aldran cru entendre un sanglot, il fit faire demi-tour à Manon, pour qu'elle lui fasse face. Il voyait ses yeux remplis de larmes. Il ne comprenait pas pourquoi elle prenait aussi mal la petite blague qu'il avait faite.

Manon, ça ne va pas? Pourquoi pleures-tu? Si je t'ai vexé pardonnes-moi, ce n'était pas du tout mon intention...

il la serra fort dans ses bras.

Tu ne me diras donc rien!! Crois tu que je sois assez sotte pour faire comme si rien n'était?

Tu vas t'en aller n'est ce pas.....? Et tu ne me l'as pas dit!!...

Elle blottit sa tete contre le torse d'Aldran, laissant libre cours à son chagrin

Aldran comprit que la jeune femme avait entendu sa discussion avec Ascagne. Mais elle avait dû n'en entendre qu'une partie, sinon elle n'aurait pas été aussi effondrée.

Aldran prit la tête de Manon entre ses mains, et plongea son regard dans les sien.

Manon, je ne partirai pas, pas définitivement du moins. J'ai été recruté dans l'amrée orléaniase, ce qui signifie qu'en cas de guerre il me faudra m'absenter. Mais sinon je serai toujours là, au domaine, près de toi.

Ne t'inquiètes pas, je ne te laisserai pas seule.