| | | Carnet de voyage de Cyberlady |  |
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cyberlady
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| Sujet: Carnet de voyage de Cyberlady  Ven 13 Oct - 23:31 | |
| J'ai entamé mon voyage vers Montargis hier au soir, dans la tristesse des adieux...
Celizly et Jezekel auraient aimé me conduire à la frontière,
inquiets des multiples cas de brigandage signalés près de Sarlat,
mais je ne voulais plus différer mon départ,
et j’ai rejoins un groupe qui partait dans la même direction que moi.
Je suis ainsi arrivée sans encombre à Sarlat, la nuit était fraîche,
et de lourds nuages plombaient le ciel,
tout autant que les lourds adieux plombaient mon cœur.
Il a plu parfois…
du moins je crois que c’était la pluie…
Je fais une courte halte dans ce village où je laisse aussi des amis,
Dyonisos et Bubu en particulier, pour qui j’ai une pensée pleine de tendresse.
Je passerai peut être en taverne ce soir,
pour avaler quelques chopes qui me réchaufferont
avant de passer ma prochaine nuit sur les chemins,
en route vers Tulle.
Je ne regrette pas la magnifique haquenée que j’ai fini par acquérir.
Je lui ai donné un nom qui n’a de sens que pour moi .
Elle se nomme Estelle-Andalouse, et ce nom lui va à ravir.
Un jour peut être croisera-t-elle sur les chemins un étalon
qui se nommerait KarldeValois…..
les hasards sont parfois si étonnants.
Outre qu'elle me permet de porter quelques effets,
elle est aussi très docile et rapide.
Je ne sais pas encore ce que je regretterai le plus de cette vie à Bergerac….
depuis les tous premiers jours jusqu’à ce triste départ.
J’ai plusieurs étapes de voyage pour y réfléchir,
plusieurs jours de méditation seule avec moi…
Regarder ce qui nous est donné de voir....et accepter ce que le hasard nous offre
Cyberlady | |
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| | Sujet: Re: Carnet de voyage de Cyberlady Ven 13 Oct - 23:34 | |
| Le 4 octobre 1454
2eme étape
Après une agréable soirée à l’Auberge_Emuvillain, à Sarlat, j’ai repris la route vers l’est, en direction de Tulle
Estelle-Andalouse, ma belle jument, m’a permis de parcourir 30 lieues, et de m’approcher au plus près de la ville.
Epuisée, et souhaitant ménager ma monture, je me suis arrêtée en lisière de forêt,
à la recherche d’une clairière discrète pour m’accueillir.
Sans doute le lieu est-il fréquenté par les voyageurs, car j’ai eu la surprise d’y trouver les restes d’un feu de bois
Je repensai ainsi à certain de mes amis, souvent sur les routes, et qui peut être, étaient passés par là. Vidam, pourquoi pas ?
Cette idée me réconforta. Seule avec ma jument au cœur de la nuit, je me sentais ainsi protégée par ces amitiés fortes et sincères.
Il avait plu dans la journée, et l’herbe était encore humide. Je me suis allongée contre ma jument, enroulée dans ma houppelande, l’esprit un peu aux aguets…
J’ai fini néanmoins par sombrer dans un sommeil peuplé de songes et de souvenirs.
Bergerac……le lavoir……le square des amoureux…..les bords de la dordogne...., une fausse noyade en costume de marin.....des endroits aujourd'hui disparus.
Montargis…..la cascade…..l’ambassade….Bruce….le bonheur à portée de vie....
Au petit matin la fraîcheur m’a réveillée ;
après quelques instants, encore ensommeillée, j’ai pu constater que personne n’avait croisé mon chemin cette nuit.
Rassurée, j’ai pris le temps d’un solide petit déjeuner,
avec une tendre pensée pour Rainier et la qualité de sa viande.
Le sourire me vient aux lèvres en pensant à ses bisous chaque jour. Comme ils vont me manquer…..
Ma jument semblait elle aussi bien reposée. Nourrie, brossée et bouchonnée, elle était fière et magnifique. Je l’ai caressée longuement, posant ma tête sur son cou
Elle était à ce moment là mon seul lien avec un passé si chargé de souvenirs et d’émotions,
et un avenir rempli de promesses et de possibles.
J’expérimentai la solitude.
Celle qui construit et qui permet de continuer à avancer sans revenir en arrière.
Craignant de me laisser aller à une nostalgie dangereuse, j’ai secoué la tête vigoureusement,
dénoué mes cheveux pour les brosser, et refait mes tresses avec soin.
La campagne limousine s’éveillait doucement, une brume évanescente recouvraient les paturages,
faisant ressembler les vaches à des créatures fantastiques.
Personne sur la route….. J’ai décidé de ne pas m’arrêter à Tulle,
mais bien de profiter de ma bonne santé et de la fraîcheur d’Estelle-Andalouse pour poursuivre plus loin.
J’avais emporté assez de provisions pour me le permettre.
J’ai sorti de ma besace la carte que Jezekel m’a si gentiment recopiée.
Ma prochaine étape civilisée sera Bourganeuf.
En attendant, je passerai la nuit prochaine dans une autre clairière.
Je manquerai la messe ce soir, mais la missive de l’abbesse Lasardine,
que je conserve précieusement avec toutes les autres,
sera garante de mon âme auprès d’Aristote.
Sans un regard en arrière, malgré le chagrin de certains adieux ratés,
je suis montée sur ma jument, l’ai doucement encouragée de la voix,
et ai repris la route de Tulle
« Là où il y a une volonté, il y a un chemin »
Cyberlady | |
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| | Sujet: Re: Carnet de voyage de Cyberlady Ven 13 Oct - 23:35 | |
| Le 5 octobre
3ème étape
Une étape pour rien…..J’étais tellement absorbée dans mes pensées hier en fin de journée, qu’Estelle et moi nous sommes trompées de chemin !!
Heureusement, il ne m’est rien arrivé de fâcheux et j’ai repris la bonne route ce soir.
Quel manque de chance, me direz-vous !
Pas du tout ! J’ai trouvé 5 écus sous un rocher sur ce chemin là !! Je ne les aurai sans doute pas trouvés si j’avais pris la bonne route !
J’ai croisé quelques voyageurs qui m’ont donné des nouvelles du comté et de Bergerac.
Je leur ai confié ma colombe, pour qu’elle porte un message à Messire Rainier.
En repartant, j’ai suivie une route très bucolique, au milieu des prés, et des vaches limousines…J’ai longé un moment un ruisseau qui serpentait au milieu des champs.
Lorsque j’ai entendu au loin l’angélus de la mi-journée, je me suis arrêtée au pied d’un chêne, sûrement centenaire !
En levant la tête, j’ai aperçu un écureuil….je ne sais pas pourquoi, il m’a rappelé Santigrad !!
Les couleurs de l’automne sont splendides, une palette qui va de l’ocre au rouge vif, et qui incendie la forêt de mille nuances.
Et que dire des odeurs enivrantes de sous-bois, qui rappellent une certaine omelette aux morilles préparée au Break !
J’ai pris le temps de me reposer un peu, et de manger une miche de pain. L’eau du ruisseau a permis à Estelle de boire à volonté.
Mon esprit vagabonde….je me sens plus légère, comme si les souvenirs trop lourds s’effaçaient pour laisser place aux douces réminiscences.
Il me revient en mémoire cette danse avec Vidam au Break, les viennoiseries de Valnor, la tarte à la myrtille, partagée avec Mili et Tillis……les amputations.
Le sourire me vient plus facilement…et certaines chimères me paraissent bien futiles.
Ce ne sont plus des regrets, simplement de bons souvenirs.
Au bout de la route l’Amour m’attend…
Je ne suis pas encore trop fatiguée, mais sans doute faudra-t-il que je fasse une halte à Limoges.
J’aurai du penser que mon état ne me permettrai plus de longues chevauchées.
Pourtant, comme Estelle est souple et docile !! Voyager avec elle est un réel plaisir.
Le bonheur est une petite chose que l'on grignote, assis par terre, au soleil.
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| | Sujet: Re: Carnet de voyage de Cyberlady Ven 13 Oct - 23:37 | |
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Le 6 octobre
4ème étape
Remise depuis hier sur le bon chemin, je suis ce soir sur la route de Bourganeuf..
La journée a été belle, une de ses magnifiques journées d’automne
ensoleillées,
où les rayons lumineux jouent à cache- cache avec les feuilles des sous-bois.
Le voyage a été calme ; j’ai croisé en chemin un groupe de voyageurs qui venait d’Aurillac.
Le plus âgé du groupe, Messire Will_Dearborn de Gilead, semblait protéger une jeune femme très jolie.
Lorsqu’il s’adressa a elle, j’ai pu entendre qu’il l’appelait Dame Alayne,
et qu’il lui parlait avec beaucoup de tendresse…
Je fus émue de retrouver chez cet homme à l’égard de sa compagne,
les attentions de Bruce pour moi.
Mon esprit aussitôt s’est mis à vagabonder vers lui,
retournant vers nos premiers rendez-vous à la cascade de Montargis,
alors que mon statut fraîchement acquis d’Ambassadrice
m’obligeait à une discrétion absolue….
Bergerac d’un coup me semblait s’éloigner…..
Je n’avais pas de nouvelles récentes, n’ayant croisé aucun voyageur qui aurait pu m’en fournir,
et finalement cela m’était égal à présent.
Rainier aurait-il assez de voix pour provoquer un second tour aux élections municipales ?
C’était ce que je pouvais lui souhaiter, par fidélité à Cubi et à Vidam dont j’avais toujours soutenu l’action.
Mais tout cela aujourd’hui ne me concernait plus,
et peut-être les Bergeracois avaient réellement envie de changement ?
J’en doutais cependant.
J’avais laissé ainsi mon esprit divaguer et retourner vers le Périgord.
Une embardée soudaine d’Estelle me fit revenir à la réalité de mon voyage.
Le chemin devenait boueux, et les sous-bois s’épaississaient.
Il était temps que je reprenne le chemin plus carrossable qui menait à Bourganeuf.
J’avisai ainsi de l’autre coté de la route un petit bâtiment,
en recul par rapport à la route, qui me semblait tout indiqué pour m’abriter.
La nuit tombait et les couleurs du soir commençaient à s’étendre sur la campagne environnante
et bientôt, je ne pourrai plus distinguer mon chemin.
Estelle avait bien avancé aujourd’hui, et je n’étais plus qu’à une lieue de Bourganeuf.
Je pouvais donc m’arrêter pour me reposer, à l’abri cette fois de l’humidité des bois.
D’après la carte de Jezekel, je serai à Montargis dans six jours maintenant,
et pour le moment, rien de fâcheux n’était arrivé.
Demain je serai en ville, j’aurai sûrement un bon lit,
et une taverne pour boire un verre et me réchauffer,
mais aussi pour rencontrer les habitants de cette belle région.
Voyager commençait à me plaire….
Cette solitude n’est plus oppressante mais bénéfique,
douce même, comme libératrice pour me mener vers cette nouvelle vie que j’ai choisie
Le moment présent a un avantage sur tous les autres : il nous appartient
Cyberlady
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| | Sujet: Re: Carnet de voyage de Cyberlady Ven 13 Oct - 23:40 | |
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Le 7 octobre
5ème étape
A l’abri de la petite masure, ma nuit a été douce et calme. A peine un léger filet d’air qui au petit matin s’est glissé sur ma joue pour me réveiller doucement.
Le jour est à peine levé et la brume recouvre encore le paysage de ses écharpes blanches.
Estelle est rassasiée ! Elle a trouvé derrière la masure une réserve d’orge, abandonnée là depuis peu. Ce fut pour elle un véritable festin ! Quant à moi, j’ai encore eu la chance de déguster la fameuse viande de mon ami Rainier, celle qui me donne chaque jour l’énergie qui déplace les montagnes !
J’ai pris le temps ce matin pour un brin de toilette, et lavé mes cheveux dans le ruisseau qui serpente derrière la maisonnette. Le petit matin est frisquet, et les frissons m’ont vite fait rentrer à l’intérieur.
Tard hier soir, je n’ai pas pu allumer de feu, de peur d’être repérée par les brigands, mais ce matin, j’ai utilisé les quelques bûches bien sèches qui traînaient au fond de la masure.
Une douce chaleur envahit l’espace et me réchauffe un peu, permettant ainsi à ma houppelande de sécher après les nuits précédentes un peu humides.
J’ai laissé sécher mes cheveux avant de refaire soigneusement mes tresses, lissé ma tenue de voyage pour en effacer les plis et en ôter la poussière.
Ainsi de nouveau présentable, j’ai éteint le feu, et effacé dans mon logis d’un soir les traces de mon passage.
Au dehors, Estelle-Andalouse m’attendait. Je l’ai bouchonnée et brossée longuement, et j’ai même tressé sa crinière !
Elle et moi passons de bons moments durant ce voyage! Je lui raconte Bergerac, je lui raconte Montargis, je lui raconte Bruce et notre avenir….nos projets, notre amour, et cette vie qui grandit en moi!
Elle semble m’écouter, et ses silences qui font écho à mes souvenirs et à mes attentes, me font mesurer l’étendue de mon bonheur à venir.
Nous avons mis un peu de temps à nous préparer, mais cette fois, c’est le cœur léger que je me suis remise en selle, pour entrer ce matin à Bourganeuf. La vue sur la ville est splendide, et les tours se dressent fièrement pour en annoncer l’approche.
La ville est peu étendue, avec de petites ruelles étroites où l’on trouve les tavernes. Je m’y suis arrêtée pour me désaltérer un peu, mais j’y ai croisé peu de monde, juste quelques attardés de la veille au soir qui semblaient cuver leur trop plein de bière.
La taverne s’appelle « Le refuge des vieux » …..C’est peut être pour ça ?
J’ai poursuivi au travers les ruelles, et ai avisé une auberge un peu plus avenante, l’Auberge des 4 vents. Là j’ai pu rencontrer des gens fort courtois, et partager quelques tournées !
Ce soir, je reprends la route en direction de Guéret où je compte m’arrêter demain. Les nuits deviennent trop fraîches pour dormir à la belle étoile.
En sortant de l’auberge pour aller retrouver ma jument, j’ai croisé un magnifique chien loup. Ce qui a attiré mon attention, ce sont ses yeux, des yeux que l’on n’oublie pas, et j’ai immédiatement reconnu Sisco, le loup de Mili.
Il s’est approché de moi sans crainte comme à son habitude, espérant recevoir les câlineries que je lui réservais en taverne. A son cou était accrochée un parchemin, de ceux que Mili utilisait pour ses correspondances. J’étais très heureuse d’avoir enfin de ses nouvelles !!
Accompagné de Sisco, je suis allée m’asseoir dans les jardins, pas très loin de l’église. J’avais hâte de lire la missive de Mili qui me donnerait de ses nouvelles….
Aimer ne peut être que joie et bonheur, sinon ce n'est pas de l'amour
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| | Sujet: Re: Carnet de voyage de Cyberlady Ven 13 Oct - 23:48 | |
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Le 8 octobre
6ème étape
Ma soirée à Bourganeuf a été très tranquille. J’ai passé un moment à déambuler dans les ruelles, le nez en l’air, en admirant les enseignes des nombreuses tavernes qui accueillent les voyageurs
J’ai rejoint ensuite l’auberge des 4 vents où j’avais été fort bien accueillie et où une chambrette m’attendait pour la nuit.
Je priai l’aubergiste de toquer à mon huis bien avant la pointe du jour,
car j’entendais bien rejoindre Guéret avant l’angélus de la mi-journée.
Si heureuse de m’étendre enfin ailleurs que sur l’herbe humide des pâtures, je goûtai avec délices au confort de ma modeste paillasse et m’endormit aussitôt.
****************
Je suis arrivée ce matin à Guéret, une ville où régnait une certaine agitation en ce dimanche matin.
Les villageois se hâtaient vers l’église, et malgré ma mise un peu poussiéreuse, j’ai décidé de faire de même.
C’est là que j’ai appris la raison de cette agitation somme toute inhabituelle.
Les villageois inaugurent aujourd’hui une stèle, sorte de statue que le diacre et le prêtre de la ville voulaient offrir aux villageois.
Un Ouvrage étonnant au demeurant, qui ne ressemble en rien à ce que l'on connait dans nos contrées.
Beaucoup de monde se pressait donc sur la place, et j’étais heureuse de participer à cette effervescence après mes journées de voyage solitaire !
Le Comte du Limousin s’était déplacé en personne, ainsi que de nombreuses personnalités.
Lorsque la cérémonie fut terminée, je m’installai au calme dans les allées du parc…
J’avais décidé de rendre sa liberté à Estelle-Andalouse.
Cette magnifique jument m’avait accompagnée jusque là, symbole d’une transition nécessaire que tous n’avaient pas compris.
Elle n’irai pas plus loin avec moi, ce n’était plus utile.
Je la confiai à des paysans qui me paraissaient sérieux, et qui promirent d’en prendre grand soin.
Dans une ferme un peu plus loin, j’ai fait l’acquisition d’un cheval robuste, qui répondait au nom de Toturi.
Des le premier contact, je sentis combien ce cheval allait m’être précieux…
J’avais gardé avec moi Sisco, le magnifique loup de Mili, qui allait m’accompagner jusqu’à Montargis.
Nous formions alors un étrange trio, lorsque nous nous sommes approchés des portes de la ville pour prendre la route de Chateauroux !
J’avais vérifié sur la carte, il me restait entre 4 et 5 étapes avant d’arriver à Montargis…..
Plus que quelques jours avant de pouvoir retrouver Bruce et la réalité d’un Bonheur dont je ne doutais pas.
Seule sur les routes, je savourai ma liberté , sans aucune amertume, et les idées claires.
Certains sans doute chercheraient à me discréditer, cela faisait partie des impondérables humains et je ne pouvais rien pour l'empecher.
En paix avec moi-même, le cœur léger, j’ai enfourché Toturi, laissant Sisco courir à mes cotés, et confiante en un avenir radieux, j’ai repris ma route
L'avenir est plus précieux que tout le passé.
Dame Cyberlady | |
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| | Sujet: Re: Carnet de voyage de Cyberlady Ven 13 Oct - 23:49 | |
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Le 10 et 11 octobre
8ème et 9ème étape
Epuisée par une folle chevauchée à travers le Sancerrois, je me suis écroulée au pied d’un arbre avant-hier au soir, sans avoir le temps ni le courage d’écrire la moindre ligne, alors que j'arrivai a proximité de Sancerre.
Sisco a monté la garde, sans doute conscient de mon irrépressible besoin de sommeil. J’ai ainsi pu retrouver une belle énergie pour poursuivre mon chemin, et arriver sans encombre ce matin en vue des portes de Gien.
La ville est construite au bord de la Loire. J’ai été impressionnée par ce fleuve. On est bien loin de la tranquillité de la Dordogne de Bergerac.
Sur le blason de Gien, est représentée la silhouette d'une porte fortifiée,
Il s’agit de la porte du Berry qui, au milieu du pont, marque la limite des deux provinces et, bien longtemps avant, la rencontre de plusieurs "cités" gauloises, de plusieurs royaumes.
Les habitants connaissent cette devise : "Qui tient Gien, surveille Berry, Bourgogne, Gâtinais, Orléanais".
Une forteresse médiévale se dresse ainsi face à moi, imposante structure qui sécurise aussi la ville.
Après avoir mis pied à terre, et tenant Toturi par la bride, je me suis engagée sur le pont majestueux qui enjambe la loire.
La ville était déserte en ce début de matinée. L’air était frais, et j’ai cherché avant tout une taverne pour me réchauffer et manger quelque chose. Gien est ma dernière étape avant Montargis.
Je commence à ressentir la fatigue de ce voyage, et mes braies sont plus étroites qu’avant……Demain matin, je retrouverai Bruce.
Demain matin verra le terme de mon voyage. . Il avait même prévu de venir me chercher jusqu’à Gien, mais ses obligations à la cour d’appel du royaume l’ont retenu.
Ce voyage a vraiment été une expérience enrichissante….la solitude, le face à face avec soi-même qui aide à faire le clair sur des sentiments contradictoires, et à démêler les fils d’une histoire confuse.
Demain commence une vraie nouvelle vie, auprès de l’homme que j’aime…
Sa tendresse, son attention de tous les instants, cette manière d’être si proche de moi, protecteur et aimant…
Je vais dormir à l’auberge, et combler demain matin aux aurores les lieues qui me séparent encore de lui…..
Ce soir le soleil se couche sur Gien, mais aussi sur ma vie d’avant……aucun regret…..aucun....
 .
Je suis née le jour ou je t’ai aimé,
Tu as fait de ma vie
Un rêve merveilleux
J’ai parcouru ce chemin pour venir jusqu’à toi
Débarrassée des entraves d’un avant sans saveur
Ce soleil dans ma vie,
C'est à toi que je le dois.
Je t’aime…
Dame Cyberlady | |
| | | | cyberlady
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| | Sujet: Re: Carnet de voyage de Cyberlady Ven 13 Oct - 23:52 | |
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Le 12 octobre
10ème et dernière étape- Arrivée à Montargis
Je suis arrivée en vue de Montargis aux premières lueurs de l’aube après ce long voyage qui m’avait tant appris sur moi-même et sur la vie.
J’ai mis pied à terre à l’orée de la forêt, et prit mon cheval par la bride pour traverser le sous-bois.
Les couleurs chatoyantes de l’automne composaient une splendide harmonie irisée, mise en valeur par les fragiles rayons d’un soleil matinal…
Sisco qui m’avait accompagnée et protégée tout au long du chemin marchait à mes cotés, s’arrêtant deci-delà sur des odeurs particulières qu’il était le seul à détecter.
Au détour d’un sentier, il stoppa net sa progression, m’empêchant d’avancer plus loin.
Le nez au vent, il semblait évaluer la situation.
Je m’approchais de lui, posant doucement ma main sur sa tête, pour lui signifier ma totale confiance.
Un peu plus loin, assis au pied d’un vieux chêne, un homme était là, qui paraissait endormi.
Je suis restée ainsi à l’observer, tout en cherchant dans ma mémoire les éléments de description que Bruce m’avait livrés des habitants de Montargis.
Il ne pouvait s’agir ni de messire Anasthore, que j’avais déjà rencontré, ni de Messire Johandumoulin que je connaissais depuis mon arrivée au château d’orléans.
Je n’osai pas le déranger….autour de lui, la forêt était paisible, comme enveloppée d’un voile de sérénité. Il semblait être en totale harmonie avec son environnement.
Un homme habitant dans la foret était certainement ami avec les animaux…..peut être même connaissait-il les habitudes des animaux sauvages. Il serait alors de bon conseil pour l’avenir de Sisco. Je ne pourrai pas garder un loup dans la masure, il serait trop malheureux de vivre enfermé….
Mon cheval marchant auprès de moi, le loup sur mes talons, je fis un détour pour rejoindre l’autre coté de la forêt sans empiéter sur le territoire d’un homme que je me promettais de revenir voir.
J’arrivais ainsi en vue des portes de la ville. Le paysage était tel que Bruce me l’avait décrit.
Montargis est située sur le Loing. La ville est quadrillée par des canaux et des bras de rivière ce qui lui a value le surnom de Venise du Gâtinais.
Et on ne peut parler de la "Venise du Gâtinais" sans évoquer la légende du chien de Montargis, symbole de fidélité.
Un lévrier témoin de l’assassinat de son maître dans la forêt, harcela tant le coupable jusque dans la ville, qu’un combat entre celui-ci et l’animal fut organisé. Le chien gagna la partie. L’assassin avoua son crime et fut exécuté. Cela se passait au siècle dernier
En arrivant au cœur de la ville, je me suis dirigée vers le bureau des arrivants, où il convient d’enregistrer son passage. C’est dans ce bureau que Bruce m’avait accueillie il y a de cela plusieurs semaines maintenant…
Je présentais mon arrivée, précisant qu’il était entendu que je venais à Montargis pour m’y établir. J’en profitais pour consulter les annonces de ventes de champ, comptant bien ne pas perdre de temps pour en acquérir un.
En quittant le bureau, je descendis la grande rue le long de l’église.
Je connaissais par coeur le chemin pour la maison de Bruce....Lorsque je l‘ai vue, je me suis arrêtée, j’ai attaché la longe de Toturi à un arbre, et levé les yeux vers cette maison
Les cochons s'ébattaient dans le champ attenant....
J’ai pris une profonde inspiration et me suis avancée jusqu’à la porte que j’ai poussée doucement….
Il était là, enfin, debout face à moi…
Trop longtemps sevrée de ses baisers, je me suis jetée dans ses bras pour m’y blottir et ne plus jamais en repartir.
J’avais réussi….. je ne retournerai jamais à Bergerac
Rien n’arrête le véritable amour d’une femme pour l’homme quelle a choisit
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