La fureur d'Aldran ne se calmait pas, il était comme fou. Agité, en sueur, les membres crispés, il dévisageait le nouveau majordome sans le voir.
Ses paroles lui firent l'effet d'un éclair qui lui parcourait le corps, s'il n'avait encore un minimum de raison, l'imbécile serait déjà mort, battu par l'intendant.
Aldran se remit à hurler, déversant toute sa colère sur le pauvre bougre de Edouard, qui n'y comprenait rien, et qui semblait de plus en plus affolé.
Comment oses-tu prendre de telles décisions sans me les soumettre avant? Te rends-tu compte de la gravité de tes actes?
Il empoigna le col du serviteur, le soulevant presque de terre.
Cette fois il ne criait plus, sa voix s'était faite plus discrète, il ne parlait plus qu'à Edouard et à lui seul, leur deux visages à seulement trois centimètres l'un de l'autre.
Tu vas te rattraper en me trouvant rapidement un épée. Va dans la salle d'armes et rapporte moi l'épée, je serais dans le hall.
Maintenant!
Il relâcha le majordome qui fila au triple galop, trop content de pouvoir échapper à la colère d'Aldran.
Le soldat sortit de la cuisine en claquant la porte, une fois de plus.