01/01/1455- journée particulière

"Merci Alfred, vous pouvez nous laisser désormais, nous allons nous occuper de votre maîtresse"

Eleusis entra dans la chambre, il y faisait chaud, une atmosphère confinée qui ne convenait pas pour ce qui allait s'y dérouler. Elle allait demander que l'on ouvrit un peu la croisée pour faire circuler l'air.

Le lit occupait le centre de la pièce et la jeune Porte-Parole du Duché y était allongée, l'air inquiet et douloureux, ses mains crispées sur son énorme ventre....

Eleusis s'approcha vivement d'elle et lui prit la main :

"Me voilà ma Dame tout va bien se passer ! J'ai amené avec moi ma Guillemette qui a bien de l'expérience ; elle va me seconder, cette jeune fille que je vois là pourra nous être utile aussi, à condition qu'elle ne soit point trop émotive..."

Eleusis voulait se rendre compte de l'avancement du travail chez sa patiente mais il lui fallait d'abord préparer tout ce dont elle aurait besoin.

Elle installa sur la table près du lit ses cautères, ses ciseaux, le fil nécessaire. Les linges étaient en suffisance, de quoi vêtir l'enfant, un peu d'huile pour s'oindre les mains lors des examens intimes.
De l'alcool pour ranimer si nécessaire l'enfant, ce qu'à Aristote ne plaise ; et pour finir elle sortit des sachets d'herbes séchées qu'elle destinait à la préparation d'un bain pour accélérer le travail.

"Ce baquet est très bien mais il me faudra davantage d'eau ! une cuvette et un broc pour me laver les mains et de même une autre cuvette, plus tard, quand l'enfant sera là, que je puisse le nettoyer. Manon, pouvez vous aller quérir celà ? "

Eleusis prit ses herbes et se dirigea vers le baquet fumant. Elle y laissa tomber de grands poignées de mauve, de camomille, de fenouil, de lin et d'orge... Tout cela devait infuser quelques minutes et l'on pourrait y faire descendre la parturiente pour que ses chairs se détendent et ouvrent le passage à l'enfant.

Revenant vers le lit, elle s'adressa à la jeune femme allongée :

"Ma Dame je vais devoir vous examiner pour voir où vous en êtes arrivée. Ne vous sentez pas gênée et surtout ne vous crispez pas ; je ne saurais vous faire mal : je vais donc enduire ma main avec un peu de cette huile. Restez sous les draps, cela vous sera moins pénible sans doute.

Voilà maintenant relevez vos jambes et basculez un peu votre bassin vers le haut"

Le col était déjà bien dilaté, mais il fallait néanmoins accélerer un peu les choses, cela faisait déjà quelques heures que les douleurs avaient commencé ; la jeune patiente risquait de perdre trop d'énergie et un premier accouchement était toujours plus long.

Eleusis sourit à Cyberlady :
"Tout va bien, vous avez déjà fait un bout du chemin ; ce bain va vous aider à aller plus loin.

Guillemette, aide moi veux tu à mettre cette dame dans le bain ? Je vais prendre son bras et tu prendras l'autre, elle ne saurait le faire seule"

Interrompant ses prières, elle rangea son chapelet.

Bien m'dame.

Elle s'approcha de la parturiente, prête à lui saisir le bras d'une poigne solide.